1000 femmes blanches



































Mille Femmes Blanches
Les carnets de May Dodd
par Jim Fergus
édité en 1997 aux Etats Unis
traduit en français par Jean-Luc Piningre
édité en France en avril 2000 - Le Cherche Midi Editeur

Si vous êtes une jeune femme en bonne santé, prête au mariage, et en âge de donner la vie, si vous aimez l'aventure, l'exotisme et les voyages, présentez-vous à l'adresse suivante mardi matin, douzième jour du mois de février de l'année 1875 de Notre Seigneur, à 9 heures précises.

RESUME

Avant d'avoir lu sa dernière ligne, il vous sera difficile de refermer pendant trois ou quatre jours ce gros livre de 400 pages... Vous n'aurez de cesse de suivre le destin de son héroïne, May Dodd, aussi brave  et rebelle que Dalva. Comme cette dernière, May tient obstinément son journal tout au long de ses aventures, quelles que soient les circonstances, elle ne déroge pas à son habitude de tout consigner dans ses cahiers. Ses compagnes d'aventure, d'autres femmes blanches à la silhouette attachante, vont petit-à-petit s'habituer à leur nouvelle vie de squaw. Il y a Martha, l'amie fidèle qui sauve May  la prison psychiatrique, où elle a été emprisonnée par sa propre famille, à Chicago. Il y a aussi Helen Flight, la naturaliste qui dessine des oiseaux, et deviendra chez les indiens une sorte de "femme médecine" à cause de ses dons pour le dessin. Il y a encore le toute jeune Sara, devenue muette après un viol, qui réapprendra à parler au contact de sa nouvelle famille indienne. Il y a encore Gretchen, forte comme un homme, et Phemie, l'ancienne esclave noire qui reconquerra chez les indiens la liberté la plus totale...

Chacune de ces femmes se verra baptiser d'un nom indien plein d'humour, chacune s'attachera non seulement à son époux indien, mais aussi à la cause et à la survie de la tribu, à laquelle toutes appartiendront corps et âme, jusqu'à la fin, tragique.

C.J.

Quelques extraits des entretiens donnés par Jim Fergus
à la radio -sur France Inter- et à la Télévision -sur Canal+- au mois d'avril 2000

Ce roman a donc pour départ un fait historique, une histoire vraie. Il s'agissait entre le gouvernement américain et le peuple cheyenne de procéder à un échange : 1000 femmes blanches (issues des cellules des prisons et des asiles psychiatriques), contre 1000 chevaux, il faut savoir que le cheval dans le peuple cheyenne a une valeur économique considérable. L'objectif de cet échange est d'aller vers l'intégration du peuple indien à la société blanche. Mais cette proposition souleva à tel scandale dans la société blanche qu'il n'eût jamais lieu. L'auteur, Jim Fergus, part de cette histoire pour imaginer que ce programme d'intégration et de métissage aurait pu réussir, tout en sachant dès qu'il commença à écrire le livre, que cela ne pouvait aller que vers l'échec... En dehors d'un grand livre épique et romantique, l'histoire est aussi, au bout du compte, une tragédie. Aujourd'hui encore, aux Etats Unis, le problème indien se pose, car les américains dans leur ensemble ont tendance à oublier que lorsque les européens débarquèrent de leurs bateaux pour prendre possession de ce territoire, 12 Millions d'indiens vivaient là. En 1900, ils n'étaient plus que 200.000  !!! Il s'agit bien d'un holocauste prolongé ! En fait, aujourd'hui, la population indienne reprend un peu, certaines tribus ont même eu l'autorisation d'ouvrir des casinos, mais ni pour les Sioux ni pour les Cheyennes, car la population s'est trop amenuisée ! Il s'agit bien d'une lente élimination des indiens, qui n'ont jamais pu, ni voulu, s'intégrer à la société blanche américaine. Ils disparaissent plus qu'ils ne s'intègrent. L'ensemble de leur culture, leurs points de vue, tout cela est tellement étranger pour nous, les blancs... La seule manière de les tolérer aux Etats-Unis est de les mettre dans des réserves. Ils ne souhaitent pas s'assimiler, et pourquoi le devraient-ils ? Ils ont une culture parfaitement acceptable, c'est la leur, mais nous avons tout fait pour l'éliminer presque totalement : en éliminant leurs possibilités de chasses et leurs terres, nous avons bien sûr éliminé le fondement de leur culture.

 

 

La quatrième de couverture

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En 1875, un chef cheyenne demanda au président Grant de lui faire présent de 1000 femmes blanches à marier à mille de ses guerriers afin de favoriser l'intégration. Prenant pour point de départ ce fait historique, Jim Fergus retrace à travers les carnets intimes d'une de ces femmes blanches, May Dodd, les aventures dans les terres sauvages de l'Ouest de ces femmes recrutées pour la plupart dans les prisons ou les asiles psychiatriques. C'est à la fois un magnifique portrait de femme qu'il nous offre ainsi, un chant d'amour pour le peuple indien, et une condamnation sans appel de la politique indienne du gouvernement américain d'alors. Cette épopée fabuleusement romanesque, qui s'inscrit dans la grande tradition de la saga de l'Ouest américain, a été un événement lors de sa publication aux Etats-Unis. Elle a été encensée par les plus grands écrivains américains, dont Jim Harrison qui a salué "ce roman splendide, puissant, et exaltant". Les droits de ce livre ont été achetés par Hollywood.

Né en 1950 d'une mère française et d'un père américain, Jim Fergus, chasseur, pêcheur, et cuisinier hors pair, est chroniqueur dans de nombreux journaux américains. Il a sillonné seul avec ses chiens le middle west, pendant plusieurs mois, sur les pistes des Cheyennes, afin d'écrire ce livre. Mille femmes blanches est son premier roman.

 

Extrait de l'article de Thierry Gandillot, L'Express du 11 mai 2000

Mille Femmes Blanches témoigne à sa façon du fossé d'incompréhension qui existe entre les indigènes et les Wasichus (littéralement : ceux qui laissent la viande) ... De cette anecdote authentique, le journaliste Jim Fergus a tiré un roman tragique ...