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LA MAISON DE L'AUBE

de N. Scott Momaday
titre original : House made of dawn,
paru aux Etats Unis en 1968
traduit par Daniel Bismuth
publié en France en 1993 aux Editions du Rocher
Extrait d'un article
du Magazine Littéraire, Mai 1999
Prix
Pulitzer en 1969 avec LA MAISON DE LAUBE, et premier indien à recevoir une telle
distinction, Scott Momaday est définitivement et génialement déconcertant.
Il brouille les pistes, multiplie les symboles poétiques,
comme pour faire de cette interprétation une autre énigme. Le destin de ses personnages,
Grey ou Stety est contenu en filigrane dans un jeu décriture où les songes et le
réel jouent en alternance sur le fil dune même histoire. Professeur de
littérature à lUniversité de lArizona, né en 1934 de père Kiowa et de
mère Chriokee, Scott Momaday est également peintre, et organise sa réflexion autour du
mythe originel, citant Borges : Car le mythe est à lorigine de la littérature, et
aussi à son terme... Quand il évoque la nature, cest léquilibre de toute sa
pensée qui saffirme. Ainsi, il parle de la prairie cétait le
territoire du soleil... il ny avait ailleurs sur terre plus parfaite équation de
liberté et despace. Momaday pose des questions métaphysiques, et
cest sa poésie qui répond. A quoi appartenons nous ? A quel mythe ? Réponses,
énigmatiques, dans ses romans.
Extrait d'un article de LIRE, par Catherine Argand,
juillet 2000
Roman de l'innocence perdue, de l'impossible retour chez soi, sur
soi, LA MAISON DE L'AUBE est un livre étincelant de beauté. Mais le mot roman est sans
doute inapproprié : Trop européen et trop anthropocentriste. Trop blanc, si l'on peut
dire. comme le déclare YVes Berger dans sa préface, qui ajoute : "Qui douterait que
Scott Momaday est doué pour dire, physique et métaphysique, la grandeur, l'éternité
?"
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La
Quatrième de couverture

Il avait tué l'homme blanc. Ce
n'était pas compliqué, après tout. C'était même très simple. C'était la chose la
plus naturelle du monde. Ils allaient sûrement s'en apercevoir, ces hommes qui
prétendaient disposer de lui au moyen de mots. Ils devaient bien se douter que, si
c'était à refaire, il tuerait encore l'homme blanc sans la moindre hésitation. Un homme
tue un tel ennemi s'il le peut. Dans ce livre gorgé d'espace, d'infini, de violence, de
cruauté et de mort, pas un personnage (l'auteur pas moins que chacun d'eux) qui n'ait le
goût et le sens de l'invisible, pas un personnage qui ne tente de voir au-delà et
quelquefois, y réussit... La Maison de l'aube parle d'un temps presque révolu, retenu
ici et là comme la robe sur laquelle on tire, le monde de la nature avec les nuages, la
pluie, les arcs-en-ciel, les étoiles -quelque choses que nous avons cessé de voir et de
savoir ou, plutôt, que nous ne savons plus voir et reconnaître -quand il constitue, en
splendeur et âpreté, le tissu même, terrestre et sidéral, du livre ! A le ressusciter,
Scott Momaday excelle, comme il excelle à restituer l'ambiguïté du monde indien, en
équilibre instable entre hier et aujourd'hui, entre la mesa éternelle et l'autoroute, le
sacré et le profane, les dieux ou Dieu, les dieux ou rien, le calumet de la paix et la
cigarette, la noblesse et une déchéance...
Résumé
C'est un livre puissant qu'a écrit N. S.
Momaday, qui entraîne le lecteur dans le tourbillon de la vie. Abel, le héros, essaie
tellement de perdre la mémoire de ses origines qu'il trouve le voyage affreusement
douloureux. Ce livre est plein de métaphores, et la prose y est peinte audacieusement.
Elle montre la lutte intérieure d'un homme retrouvant ses propres traditions. Elle
contient les éléments d'une histoire orale traditionnelle, pleine de filous, de
guérisseurs, de mauvais esprits... mais aussi de réconforts. Tout ce temps, N. Scott
Momaday emmène le lecteur dans son voyage dans les affres de l'alcoolisme, et du
désespoir. Cependant, c'est un livre d'espoir, d'apaisement. Raconté dans un style
traditionnel "indien" (sauf si le lecteur est familier de ce type d'écriture),
le lecteur risque de se sentir un peu inconfortable à la première lecture, mais s'il
arrive à "lire avec son coeur", plutot qu'avec ses yeux, il verra des
merveilles ! |