Danseur d'Herbe



































DANSEUR D'HERBE
par Susan Power


Pendant un Pow-Wow   Susan Power, à St Malo

 

paru aux Etats-Unis en 1994
Edité en France aux Editions Albin Michel en 1995
Traduction : Pierre et Danièle Bondil

Couverture Danseur d'Herbe 10.18

Le résumé

 

Ce roman est comme une robe de peau finement tannée et brodée de rangs de perles de différentes couleurs, telle celle qu'a tissée Lydia Wing Soldier, l'une des héroïnes, en répliquant une robe de cérémonie de sa tribu qui se languit au Field Museum de Chicago.

Constitué d'un savant et chatoyant entrelac de chapitres, comme des perles multicolores, DANSEUR D'HERBE est un roman-sortilège, histoire aux multiples visages d'une tribu indienne à travers le 20 e siècle. Le premier et le dernier chapitre nous situent dans le présent -1981/1982- et tous les autres chapitres vont nous entraîner dans d'ensorcelants aller-retour dans le passé, jusqu'à remonter à l'ancêtre créatrice de toute cette belle et terrible épopée, RED DRESS, en 1864. Ce sont les femmes, principalement, qui nous content le destin de cette tribu Dakota.

Surtout, il y a Mercury Thunder, vieille femme assise dans son fauteuil roulant, avec son regard d'aigle à qui rien n'échappe ; elle passe son temps à lier et à délier en toute impunité et en toute cruauté le destin de plusieurs membres de la tribu. Parmi tous les personnages, deux jeunes indiens, Charlene et Harley, vont chercher à échapper au terrible bain de vengeance que Mercury inflige à leurs familles : il y a Charlene, sa petite fille, qui cherche à se libérer de l'écrasant étau des serres de sa grand-mère-sorcière. Et il y a Harley, qui passe sa jeunesse à faire le deuil d'un père et d'un frère qu'il n'a pas eu le temps de connaître, dans une souffrance douloureusement étouffée...

C.J.

 

Un extraît

Je rêve de cet endroit où la North Platte rencontre le fleuve Laramie, un lieu appartenant aux soldats, aux traités, aux convois d'immigrants. Je n'y suis jamais allée autrement qu'en songe, mais je reconnais cependant Fort Laramie. J'ai entendu dire qu'au printemps cette région est une vaste étendue d'herbes-aux-bisons luxuriante alors que dans mon rêve le sol est d'une blancheur cadavérique. Je chemine dans un champ de... de quoi ? Mes jambes se fraient un passage à travers de hautes tiges de papier parcheminé avachi, déchiqueté, en lambeaux, moisson sinistre surgie du sol crayeux. La mort fait entendre ses craquements sous mes mocassins. L'herbe a disparu, et avec elle les fleurs champêtres et la fine dentelle des ailes des papillons, les sauterelles dodues, les trembles de Fremont, le vif gravelot à double collier. A perte de vue (mon regard fouille l'horizon dans toutes les directions), le papier se répand volant à la surface du sol comme un incontrôlable feu de prairie. Je veux fuir ce cauchemar. Je regarde à mes pieds et remarque que chacun de mes pas laisse une empreinte d'herbe pâle, sèche et racornie qui s'efforce de pousser. Ma présence ici n'est pas sans raison, dis-je au vent qui cingle le papier, menace de l'arracher à ces plaintes blanches. Je suis la voix anxieuse de l'herbe...

LIENS SUSAN POWER SUR LE WEB

Lire une interview de Susan Power
en anglais sur :

Lien avec Georges.jr.


Lire la présentation en anglais
de Danseur d'Herbe sur le site de
l'éditeur américain Penguin Putnam


Lien avec PenguinPutnam

 

 

 

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