Rencontre avec Jim Harrison


Quelques mots sur l'auteur

 

C'est lui !
Photo éditions L'Incertain

 

Autant de noms, autant de facettes

Un jour, il va se définir comme un écrivain mexicain qui écrit en américain  - il raffole de musiques hispaniques, et la grande Cesaria Evoria l'émeut beaucoup. Un jour, il dira à un ami français, Patrick Raynal, qu'il se voit comme un "sport white trash" (c'est à dire un balourd blanc légèrement raffiné).. Son surnom est communément "Big Jim", mais son traducteur Brice Matthieussent rapporte qu'il s'appelle lui même Poor Little Jimmy. Dans sa petite enfance, vers 4 ans, son père le surnommait "Petite crotte de misère". Et ses oncles, lorsqu'il avait 7 ans, l'appelaient "Petit Castor". Quant à ses amis les indiens, ils lui donnent un nom interminable dont ils ont le secret : "celui qui va toujours au plus loin dans l'obscur et qui arrive toujours à en revenir". A propos de cette abondance de noms, il est de tradition chez les Indiens de se voir attribuer plusieurs noms au cours de son existence, au fil des événements, des évolutions, selon les chemins que chacun emprunte. Cela rejoint ce que dit Brice Matthieussent, au chapitre Métamorphoses de son livre (Jim Harrison de A à W) :" il faut donc accepter tous ces déplacements, ces glissements, méandres, détours et chutes brutales, ces flux et ces fluctuations de la personnalité, ces métamorphoses imprévues, sans jamais céder au chant des sirènes de la pétrification, de la fossilisation, d'un immobilisme trompeur."

Plus je lis et relis cet auteur, plus je ressens que le thème principal émergeant de chaque œuvre  n'est pas la recherche de l'identité, comme cela a été dit parfois pour Dalva et la Route du Retour, mais plutôt l'écroulement de l'identité et de la personnalité, pour laisser place, une fois que l'épreuve très dure de la dépression a été vécue, à quelque chose de plus pur et de plus proche de la réalité propre à chaque héros. Parfois, ces dépressions sont  dues à une vie trop citadine et trop artificielle,  à la rétention des sentiments et des émotions, à la méconnaissance de sa propre identité, de ses propres besoins et désirs,  tout ce qui finit par faire craquer Claire, Philippe Caulkins, Sorcier, Michaël, ou Nordstrom.

Vous qui arrivez aujourd'hui sur ce site, vous n'êtes peut-être pas encore  un fan de Dalva, alors poussez plus loin la curiosité et ne manquez pas les pages remarquables de J.Harrison sur la communion de l'individu avec chaque grain de sable, chaque nuage, chaque souche de vieil arbre, chaque oiseau... là où l'homme perdu retrouve abri et sérénité : dans l'immobilité de la nature.

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C'était pendant l'été 1995 en Morbihan. Le temps était un peu plus nuageux que d’habitude, et nos visites dans les librairies un peu plus fréquentes. Mon tour était venu de fureter parmi les rayons pendant que mon mari gardait un landau et quelques gnomes en train de goûter, dehors, dans la rue piétonne.

C’est ainsi que j’ai acquis mon premier livre de Jim Harrison, LA FEMME AUX LUCIOLES, pour la raison futile que le titre était joli. Encore aujourd'hui, c'est  la nouvelle qui donne son titre au recueil que je préfère. Cette histoire d'une femme vieillissante et fragile, qui s'est perdue et qui se retrouve, m'a beaucoup touchée. J'ai trouvé que les angoisses, les sentiments, les réflexions et en fait tout ce qui avait trait à sa féminité était juste, bien observé.

Un peu plus tard en lisant DALVA, j'ai pu comparer le campement nocturne de Claire, et ceux de Dalva, inexpérimenté pour la première, systématiques pour la seconde, et riches de leçons et d'émotions pour les deux. Mais il y a d'autres points communs entre Dalva et Claire, ainsi qu'entre bien des héros de l'auteur : c'est ce que je tente de montrer dans ces pages. Comme beaucoup de lecteurs de Jim Harrison, DALVA est l'un des romans que je préfère. Dalva est devenu quelqu'un de très familier au fil des relectures, comme une ombre qui vous accompagne.

J'aime beaucoup l'un des essais du recueil, LE ZEN AU QUOTIDIEN. Il figure sur le site de John Eich aux USA, en version originale évidemment. Avant de connaître l'existence du recueil traduit en français ENTRE CHIEN ET LOUP, j'ai traduit laborieusement cet essai. Cela a été un long travail de saisir certains aspects concernant la pratique du zen, de la méditation, et les notions de jour et de nuit. C'est en partie pour ça que je me suis attachée à ce texte, qui me permettait aussi d''imaginer l'écrivain dans sa vie quotidienne.

Si vous souhaitez m'envoyer vos remarques, suggestions, propositions, vous accéderez à mon e-mail par la petite icône "courrier" dans le sommaire.

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Caroline Jaymond

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