Resume CARS Harry Crews



































CAR
Couverture GallimardHarry CREWS photographié par Curt Richter
Harry  Crews

paru en 1972 aux Etats Unis

Traduit en français par Maurice Rambaud
pour les Editions Gallimard La Noire


Le résumé

Des livres, nous avons tous l’habitude d’en avaler. D'ailleurs, c’est là une de nos mauvaises habitudes les plus tenaces. Une fois avalés, il arrive qu’ils émergent, plusieurs années après. "Comme des petits fantômes, qui à ces moments donnés, vont influencer nos points de vue, nos réactions."

Les livres d'Harry Crews font peut-être partie de ces livres-là…

Dans CAR, il est aussi question d’avaler, ou pas. D’avaler une chose pour laquelle on nourrit depuis toujours une passion. D'avaler une chose avec laquelle on a depuis toujours un rapport quasi sentimental, amoureux. Pour Herman d'abord, et aussi pour son frère jumeau Mister, pour leur soeur Junell, il s'agit d'une automobile, une superbe et rutilante Ford Maverick rouge.

Ici, la casse familiale porte le nom emblématique d'AUTOVILLE ; quant à la dépanneuse Grosse Mamma, elle fait partie de la famille, difficilement dissociable du personnage féminin de Junell. Ici, les trois principaux héros, les deux frères jumeaux et leur soeur ont beaucoup de mal à sortir des carcasses, des carosseries, des chassis... pour vivre tout simplement, comme des bipèdes normaux. En effet, les voitures leur servent à la fois d'armature, de colonne vertébrale, de carapace, elles sont pour eux comme des matrices protectrices et rassurantes. D'ailleurs, leurs corps, une fois sortis des voitures, sont décrits comme de pauvres choses démunies, blanches, avachies et molles : "Herman ne portait rien d'autre qu'un short de tennis. Il avait un gros ventre flasque et sa peau était plus blanche que son short."

Plaidoyer pour le retour de l'homme au bon sens et à la nature, CAR se termine sur une note d'optimisme. Alors qu'Herman   évite depuis longtemps les contacts avec les femmes, et est l'initiateur de cette   histoire incroyable, intense et destructrice avec la Ford Maverick, malgré tout, il va parvenir, avant la fin du roman, à trouver dans une histoire d'amour avec une jeune femme un réconfort et une complicité salvateurs.

 

Des extraîts

"Easy aimait les voitures. Il les aimait depuis toujours. Depuis toujours et de toutes les manières. Il avait commencé à bricoler des Ford pratiquement à l'époque où Ford lui-même s'était mis à les fabriquer. Il avait, avec des gestes fervents d'amoureux, exploré les sombres mystères de leurs entrailles graisseuses et, peu à peu, était devenu le meilleur mécanicien de campagne du comté de Lebeau, en Georgie."

* * *

"L'air était bleu. Toute la journée, le ciel avait été couvert et une chape de gaz emprisonnait maintenant la vie de la cité, rabattant l'haleine des moteurs à essence sur les rues. Easy, lentement gagné par l'horreur, se rendait compte qu'Herman aimait tout cela, qu'il aimait les voitures agglutinées pare-chocs contre pare-chocs dans la rue, qu'il aimait ces émanations qui piquaient le nez et irritaient les yeux, vomies par des centaines de pots d'échappement brûlants."

Découvrez un autre roman d'Harry Crews sur ce site :

Le faucon va mourir

Lien avec le site US sur Harry Crews


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