Photo de Loïc Malavard |
Extrait de 50 ans d'écrivains américains (1945 - 1994), édité par les Libraires "L'il de la Lettre" Jim Harrison est souvent perçu comme le chantre des "grands espaces" américains, grâce auxquels l'homme peut rompre avec la société et où la nature fait souvent uvre de rédemption. On retrouve là une dimension mythique traditionnelle, mais Jim Harrison est toujours resté aux prises avec la réalité de la société américaine contemporaine et son uvre est souvent placée sous le signe du conflit éternel entre nature et société. |
Incorrigible
macho retiré du monde ? Souvent, pour les "critiques littéraires", Jim Harrison se réduit à ce genre de portrait... Et pourtant, il est à la fois différent de ces clichés réducteurs, et tellement plus riche et complexe. Extrait de FAUX SOLEIL : "La plupart des écrivains pensent qu'ils sont ce que l'opinion publique leur dit qu'ils sont. Cela est difficilement évitable, à moins de se créer une vie secrète et parallèle, alors que leur mission consiste à dire les secrets, non à les dissimuler." |
Extrait de
l'hebdo "LES INROCKUPTIBLES" N° 11
à l'occasion de la sortie du recueil "JULIP" (mai 1995)
(article de Marc Weitzmann)
Jim Harrison a le don de faire fantasmer les hommes. Un nouveau livre de lui et, immédiatement, nous les mecs, les vrais, retrouvons nos instincts de grands fauves et de philosophes des forêts. C'est à qui dans la presse décrira "l'il unique menaçant comme un tomahawk" de l'écrivain, qui admirera les gueules de bois carabinées qui font partie de "son statut de poète", qui s'esbaudira le plus virilement sur ce "chantre des passions violentes et masculines", qui décrira par le menu le verre qu'il a osé boire avec lui en frissonnant, qui enfin reproduira le plus sérieusement du monde les révélations "jungiennes" de l'animal sur ses crises de lycanthropie et les disparitions coutumières des habitants du Nord Michigan lorsqu'ils se changent en ours.
Extrait du
mensuel "LIRE" n° 268 Catherine Argand
à l'occasion de la sortie de "LA ROUTE DU RETOUR" (septembre
1998)
(article de Catherine Argand)
A force d'arpenter à grandes foulées le ciel immense de son Amérique végétale, de boire du bon vin dans sa maison perdue et de réfléchir sourcils froncés à la philosophie Zen, Jim Harrison...
Extrait du
mensuel "MAGAZINE LITTERAIRE" n° 370
à l'occasion de la sortie de "LA ROUTE DU RETOUR" (novembre 1998)
(article de Jean-Maurice de Montremy)
Disons-le donc une dernière fois, pour apprendre à l'oublier, Jim Harrison, la soixantaine, est un gaillard borgne (une dispute amoureuse à l'âge de sept ans). Il travaille dans sa cabane de bûcheron, près du lac Michigan. Il aime la France du vin rouge et de Saint-John Perse. Il gueule de préférence contre les "maniérismes provinciaux" que sont les auteurs de New York ou de Californie. Sympathique, c'est sûr... Certes, Jim Harrison est grand, gros ; grande gueule, gros buveur .
Certes, tout cela a un petit quelque chose de vrai et fait partie du "personnage".
Si cependant vous avez à cur d'approcher Big Jim d'un peu plus près, je vous conseille un livre et une K7 vidéo :
JIM HARRISON, DE A à
W
de Brice Matthieussent
Christian Bourgois éditeur, environ 90 F
Cet ouvrage, écrit par le traducteur français de Jim Harrison, nous donne un accès à l'auteur : sa vie, ses goûts (tant musicaux, ou littéraires , que culinaires). Il nous fait approcher d'un peu plus près sa personnalité, les grandes étapes de sa vie. Tant et si bien que toute son uvre romanesque sera ensuite éclairée différemment, et un peu mieux comprise. De A à W, on pourra trouver à quoi correspond dans la vie de Jim Harrison, entre autres : l'ail, le cheval, le corbeau, l'eau, l'ours...
JIM HARRISON ENTRE
CHIEN ET LOUP
de Georges Lumeau (réalisateur) et Brice Matthieussent,
Editions de Montparnasse
Ce film est composé en deux parties. La première partie est un reportage qui suit Jim Harrison avec quelques uns de ses proches, leurs discussions, l'écriture de Jim Harrison seul, son chalet dans la péninsule nord du Michigan, etc...
La
deuxième partie du film est un entretien entre Jim Harrison et son traducteur Brice
Matthieussent à bâtons rompus. Il y est beaucoup questions de références littéraires.
Ce film représente une merveilleuse occasion d'approcher l'auteur, sa façon de vivre
et d'écrire, et d'entendre sa voix...