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LE FAUCON VA MOURIR J'ai entamé Le Faucon va mourir hier soir.
Le père Harry, question tronche taillé à la hache, il donne pas sa part au chat. Harry
Crews écrit des tragédies. Ses personnages sont seuls, souvent renfermés, hantés par
un démon intérieur, durs au mal, accablés par un destin qui finira par avoir leur peau
et marqués du sceau de l'anormalité. Ils ont l'intime conviction d'avoir été
abandonnés par Dieu ou au contraire bénis. Il n'est pas un seul livre qui ne comporte un
freak ou un type étrange, en proie à une obsession. Dans ses histoires, toujours un
aspect grotesque : on flirte avec Jérôme Bosch. Souvent une pointe d'humour vient
relever le récit comme un piment rouge qui arrache les tripes. Crews écrit à l'os, sans
gras ni décoration. Jean-Christophe. Des personnages, bien que largués, allumés, ou carrément à la limite du sordide, qui gardent ce qu'il faut d'humanité pour qu'on les trouve attachants, parce que de temps en temps, l'histoire oublie d'être noire pour flirter avec l'ironie ou le grotesque ... Dès le début du roman, difficile de résister à la description du jeune Fred et de sa drôle de façon de s'exprimer, qui fait quelquefois défaillir sa mère... Extrait : Un mot à la fois, c'était son style. De temps en temps, le mot qui sortait de ses lèvres correspondait vaguement à la situation du moment et, dans ces cas là, sa sur se montait la tête, parce qu'elle interprétait ça comme un progrès. Même après vingt-deux ans, elle persistait à croire qu'il pouvait progresser. Un jour, alors qu'ils étaient dans un magasin de chaussures Thom Mc An, Fred avait dit pied et sa sur avait tourné de l'il.
De façon bien réelle, je suis l'incarnation de ces conséquences d'une naissance sudiste, un poncif sur pattes doué du souffle et de la parole, un cliché vivant. Je suis le cliché fermement enraciné dans le crâne des gens du reste de ce payas quand ils pensent à l'homme du Sud, le cliché qu'exploitent et rabâchent sans fin les médias. Je suis le cliché auquel devait penser H.L. Menchen (...) quand il dit que la seule contribution du sudiste à la culture est l'invention du Coca-cola, et que si la masse géologique au sud du Potomac venait à se détacher et à glisser dans la mer, l'humanité n'y perdrait pas un seul cerveau. Je suis ce cliché, voyez-vous, parce que je suis né d'un peuple de paysans appauvris, de fermiers de la terre rouge. Enfant, je n'ai jamais connu personne qui ait fini "high school", encore moins qui soit allé au collège. Les hommes qui m'ont élevé étaient réservés avec les inconnus, généreux jusqu'à l'absurde, courtois d'une façon rarement vue dans le monde, assez violents pour tuer à propos d'un chien courant ou d'une clôture, et au-dessus de tout, habités par la conviction que si les liens du sang ne commettaient pas pour rien, la famille était tout. Découvrez sur ce site un autre roman d'Harry Crews : CAR
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