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Richard
Brautigan
1935 - 1984

Richard Brautigan photographié par Erik
Weber
Extrait d'un article de
Martine Laval,
Télérama
Richard Brautigan a traversé la littérature
américaine comme un météore, faisant exploser les genres, du western au polar, en
balisant son parcours de messages que personne n'a su vraiment déchiffrer. En 1984,
Richard Brautigan, vadrouilleur de grands espaces, poète, romancier, pionnier de la Beat
Generation, se flanque une balle de 44 Magnum dans la tête. C'en est fini de sa vaine
recherche de l'Homme et de la Nature par l'écriture. Il laisse un livre provoquant, La
pêche de la truite en Amérique, où il n'est question ni de cannes ni de moulinets, mais
d'amour et d'alcool, de road et de bars, de solitude, d'incompréhension, de douleurs,
d'angoisses. Brautigan raconte son foutu pays, le magnifique, l'impossible.
Extrait d'une interview de
Jim Harrison recueillie par Patrick Raynal,
Le Monde
Mes deux meilleurs amis ont
toujours été Richard Brautigan et Tom Mc Guane. J'ai du mal à me remettre de la mort de
Richard... Nous avons en commun le désir d'écrire sur le centre des Etats Unis. Dans ce
pays, la plupart des écrivains ou des artistes passent d'une côte à l'autre sans un
regard pour ce qu'ils survolent.
Le style de Richard Brautigan
par Michel Doury
Il procède par anecdotes, historiettes,
notes que l'on imagine prises sur de petits bouts de papier retrouvés au fond des poches,
et qui finissent par faire un livre, un livre avec beaucoup de blancs, des blancs qui
donnent de l'air et relient ces chapitres entre eux, livre à lire en marchant, ou même
en voiture aux feux rouges. Plus, un sens très précis du cocasse, qui serait chez lui,
davantage que simple humour verbal à découvrir au fil des pages, métaphysique.

Le meilleur site américain
sur Richard Brautigan :

Quelques mots de son
traducteur Marc Chenetier
C'est le texte chez Brautigan
qu'il faut étudier. C'est ça qui compte. Brautigan semble être un novateur fou, mais en
fait, il est très débiteur de la tradition américaine. Les images chez Brautigan
constituent un récit parallèle qui relativise l'importance des faits narrés et invite
à lire en creux, dans les trous et les manques, ces récits qui débordent les faits
rapportés. Brautigan avait la volonté de casser les cadres, sortir le texte de ses
carcans.
Quatre articles à lire sur
le site LE MATRICULE DES ANGES
1. Brautigan hors-champ
2. Traduire sans trahir le royaume
3. Les mots fétiches de
Brautigan
4. Richard Brautigan : autant en emporte
le mythe

Note biographique des
Editions 10.18
Richard Brautigan est né en
1935 à Tacoma, dans l'Etat de Washington. Il publie son premier recueil de poèmes en
1958, mais ce n'est que dix ans plus tard qu'il accédera à la célébrité avec la
parution de La pêche à la truite en Amérique. Il devient alors le symbole de toute une
génération. Il décide néanmoins de se retirer dans le Montana où, malgré le soutien
de ses amis, il va peu à peu s'enfoncer dans la folie paranoïaque et l'alcool. Richard
Brautigan s'est donné la mort le 25 octobre 1984 dans sa maison de Bolinas.
Note extraite de
Les écrivains des Etats-Unis de 1945 à 1994,
par les Libraires de l'il et de la Lettre
La génération
"Woodstock", celle des espoirs déçus, de la guerre du Vietnam, génération de
rupture, devait forcément amener la plupart des écrivains américains à connaître des
bouffées autobiographiques. Chez Brautigan, l'autobiographique est presque partout
présent. Brautigan a également côtoyé la génération "Beat" à la fin des
années cinquante, et il a été influencé par le surréalisme : influence à laquelle on
peut peut-être attribuer le fait que son écriture évoque souvent des styles très
différents, sans exclure une profonde tendresse.
Quelques lignes de "Une
raison d'aimer la vie"
nouvelle de Philippe Djian
Je me trouvais à Athènes lorsque j'ai appris la mort de Richard Brautigan. Mes
premières vraies vacances depuis dix ans (...) Lorsque je suis tombé sur l'article, ma
femme achetait des pistaches. Le type en avait laissé quelques unes sur la table avant de
repasser (...) Athènes est une ville que j'adore. J'avais moi aussi le sourire aux
lèvres lorsque j'ai appris qu'il était mort. A Bolinas, en Californie. Depuis, je ne
suis plus le même. Je me réveille la nuit. Et vous non plus, vous n'êtes plus les
mêmes, que vous soyez conscients ou non. Qu'est-ce que tu as ? Ca ne va pas ? me
demanda-t-elle ? Je l'ai regardée sans dire un mot puis je lui ai tendu le journal. (...)
le journal s'est refermé avec un bruit d'ailes effrayant. (...) Je donnerais dix mille
vies pour la vie de Richard Brautigan. J'essaie de vous dire ça en vous regardant en
face. Vingt mille. Au fond, je ne m'écure pas du tout. Il en tombe des centaines de
milliers tous les jours. Est-ce qu'on pense à ses millions de lecteurs, à ces
réservoirs de sang neuf qu'étaient Mémoires sauvés du vent
ou La vengeance de la pelouse ? Quelqu'un essaierait-il de venir
m'arracher des mains Tokyo Montana Express.... ?(...) J'invitais
le gars à partager la bouteille avec moi. Non, il n'avait jamais entendu parler de
Richard Brautigan (...) Je lui expliquai que Brautigan était une des bonnes raisons
d'aimer la vie, j'étais à deux doigts d'envoyer un torrent de larmes à travers la
pièce mais il me souriait de toutes ses dents (...) Richard Brautigan... j'ai murmuré.
Son nom c'était Richard Brautigan.
Nouvelle publiée
dans le recueil "Crocodiles" en 1989, Editions Bernard Barrault
(en poche J'ai Lu)
La pêche à la truite dans
les eaux du roman
Où/qui/quest
donc la pêche à la truite?
Chez Brautigan, cest un personnage. Mieux encore: une galerie de personnages.
Cest lAmérique, cest le clochard qui dort sous la statue de Jefferson
dans le parc voisin, cest un copain de beuverie quand tout le monde labandonne
dans son agonie éthylique, cest une allégorie protéiforme " recherchée
par le F.B.I ". Cest Richard Brautigan qui erre dans le dédale des
rivières américaines, du côté de Pine Creek où dailleurs, à la recherche de
son lieue de naissance, pour remonter à la source, de courant en courant, de rocher en
rocher. A la source, il y a linnocence....
...Pour lire la suite
de cet article sur le site
du Chat Noir

uvres
Le général sudiste de
Big Sur |
USA 1964, France 1975 -
Christian Bourgois |
La pêche à la truite
en Amérique |
USA 1967, France 1974 -
Christian Bourgois |
Sucre de Pastèque |
USA 1968, France 1974 -
Christian Bourgois |
La vengeance de la pelouse |

USA 1971, France 1983 - Christian Bourgois
|
L'avortement, une histoire romanesque en 1966 |

USA 1971, France 1973 Edition du Seuil
|
Le monstre des Hawkline |
USA 1974,
France 1976 Christian Bourgois |
Willard et ses trophées
de bowling |
USA 1974,
France 1978, Christian Bourgois |
Retombées de sombrero |
USA 1976, France 1980, Christian
Bourgois
"Un sombrero se détacha du ciel pour aller atterrir dans la Grand-Rue de la
ville : aux pieds du maire, de son cousin, et d'une personne sans travail. L'air du
désert avait délavé le jour. Le ciel était bleu. Bleu comme un oeil d'humain. D'un
humain qui aurait attendu que quelque chose se produise." |
Un privé à Babylone |

USA 1977, France 1981, Christian Bourgois
|
Journal japonais, 13 mai
- 30 juin 1976 |
USA 1978,
France 1992, L'incertain |
Tokyo - Montana Express |
USA 1980,
France 1981, Christian Bourgois |
Mémoires sauvés du
vent |
USA 1982
- France 1983, Christian Bourgois |
Une tortue à son balcon |
USA 1982
- France 1989, Edition L'Incertain |
Il pleut en amour |
USA 1982
- France, 1991, Edition L'incertain |
Cahiers d'un retour de
Troie |
Christian
Bourgois en 1994 |
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