ALEXANDRE DUMAS :

Il a forgé une mythologie de la liberté

Propos recueillis dans le Figaro Magazine du 2 novembre 2002

Actuellement, je suis incapable d'écrire vingt lignes sur quoi que ce soit, hormis sur mon chien ou sur ce que j'ai pour mon déjeuner. Tout ça parce que je suis fatigué de la littérature et qu'actuellement, je préfère pêcher. Sous chaque rive se cache une autre rive qui coule dans le sens opposé. Alexandre Dumas aurait été d'accord avec ce constat. Je l'ai lu très tôt et il fut mon introduction à la France, qui devint une contrée que des gentilshommes de fortune arpentaient à cheval, combattant avec des épées. Impossible de revenir sur ces impressions. Par exemple, en octobre dernier, en séjour dans le Massif Central, j'imaginai sans mal les mousquetaires cachés dans la forêt toute proche et rôtissant un sanglier pour le dîner. Naturellement, pour un enfant, ces images constituent une mythologie de la liberté. Un peut comme Robin des Bois chez un petit Anglais et probablement un cow-boy pour un petit Américain. Mais cette mythologie nous met mal à l'aise dans un monde où nous travaillons dans des bureaux et où les femmes les plus ordinaires ne nous regardent même pas.

J'ai été heureux d'apprendre qu'au moins Dumas avait vécu comme il l'avait souhaité.