resumeLegendesd'automne























LEGENDES D'AUTOMNE

Titre original : Legends of the Fall - Publié aux Etats Unis en 1979
Edité en France aux Editions Robert Laffont en 1981
Traduit par Serge Lentz

Couverture 10.18

Adaptation cinéma

 

Ce livre est publié aux Etats Unis en 1979. Il remporta, pour la première fois dans la carrière de Jim Harrison, un grand succès public, ce qui lui permit, d'après ce qu'il raconte lui-même, de gagner en une seule année plus d'argent que ce que son père gagna en une vie entière.

Trois nouvelles composent ce recueil :

Une vengeance
L'homme qui abandonna son nom
Légendes d'automne


Extraît de la préface de Serge Lentz.
Les histoires que nous conte Jim Harrison sont effectivement des légendes. Elles traîtent de qualités masculines devenues presque mythiques dans notre environnement. Les hommes qu'il dépeint se suffisent à eux-mêmes (...) Ces trois légendes traîtent essentiellement de vengeance, de doute, et de rédemption. La formule est ancienne, et on pouvait la croire oubliée. On prend des événements simples et on les pousse jusqu'à leurs plus lointaines extrêmités. C'est alors que la vie elle-même retrouve des qualités mystiques qu'on ne lui reconnaissait plus. Pas plus qu'on ne sait aujourd'hui reconnaître les héros.
La prose de Harrison est à la fois simple et précise. A tout instant, l'auteur révèle la complète maîtrise de son sujet. La forme même de la narration a quelque chose de magique dans le dépouillement et la concision.

Bien que ces histoires soient marquées de brutalité et de fracas, chacune à sa manière présente un plaidoyer contre la violence. Pour ses héros, elle est un ultime recours. Comme dit l'un d'entre eux : "les hommes qui méritent vraiment de mourir sont finalement assez rares." Par voie de conséquence, si la vengeance demeure une nécessité vitale, elle est aussi une nécessité maudite.
La littérature américaine de ces dernières années présente des personnages très vivants mais souvent très civilisés. Harrison brise ce vernis ; notre monde n'ad de civilisé que ses apparences. Le reste n'est que massacre et compromission. Ce livre est important car le propos de Harrison est désespérément juste. Chaque journée nous apporte sa dose de tueries et de désastres ...

Une vengeance, Extrait

L'ambiance lui paraissait tellement abstraite qu'il éprouvait parfois le sentiment de vivre son rêve sur un planète inconnue mais vaguement similaire à la sienne. Il se réveillait dans un état de vertige et lentement, péniblement, il reprenait conscience de sa propre planète. Il vivait une situation étrange de déjà-vu, et ses attaches avec la réalité s'éloignaient, dérivaient et s'affaiblissaient jusqu'à ne laisser subsister que des images fuyantes et sans suite - le visage de sa fille, le chemin qui longeait la ferme de ses parents, le pelage de son chien de chasse. Durant le mois qu'il passa dans sa chambre, il épuisa systématiquement sa mémoire, à tel point que, lorsqu'il put finalement se lever et sortir, le monde qu'il retrouva lui sembla différent de ce qu'il avait connu. Les ressemblances s'estompaient et n'avaient plus assez de consistance pour retenir son esprit. Les images qui le visitaient durant la nuit ne faisaient que flotter et disparaissaient très vite.