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JULIP

Couverture 10.18

RESUME

Trois nouvelles regroupées dans ce recueil : Julip, L'homme aux deux cent grammes, et le Dolorosa Beige. Les protagonistes de chaque nouvelle sont, chacun à leur manière, pleins de cran, et restent attendrissants malgré, quelquefois, leur comportement légèrement répréhensible !

Julip, dont le drôle de prénom évoque tout à la fois une fleur printanière et un cocktail alcoolisé, est un mélange fascinant : elle a en elle à la fois l'innocence de l'enfant abandonné, toujours à la recherche d'un père, et la lassitude d'une sexualité blasée.

Chien Brun, qu'on rencontrait une première fois dans le recueil "La femme aux lucioles", réapparaît dans la nouvelle "L'homme aux 200 grammes". Instable, imprévisible, avec des airs de grande brute que rien n'atteint, il s'occupe pourtant avec tendresse d'une petite fille handicapée, celle d'une ancienne maîtresse, Rose, qui l'a jeté dehors. Chien Brun vit au milieu des bois dans un vieux chalet que son  "bienfaiteur" lui loue assez cher ; il passe son temps à rêver qu'il prend la forme des animaux avec lesquels il a grandi. Se laissant guider par le cours des événements plus que par sa volonté, il se trouvera embarqué malgré lui dans un acte de sabotage pour sauvegarder des tombes indiennes. Mais cet idéal-là n'est pas plus le sien que tous les autres.

Quant à ce cher Philippe Caulkins, héros de la nouvelle "Le Dolorosa Beige", professeur de lettres victime d'un Politically Correct extrêmement irritant,  il panse les plaies de sa dépression dans une ferme d'Arizona, entouré bien sûr de chevaux et de chiens. Là, il travaille à faire abstraction du temps, et à devenir un véritable cow boy.

C.J.

 

EXTRAIT de la nouvelle "Le dolorosa beige"

JulipUSA.jpg (1771 octets)

Magdelina avait desselé son cheval avant de le mettre dans un corral. Sur le chemin de la maison, elle jouait rudement avec les chiens, faisant tournoyer le plus gros en le tenant par le collier, de toute évidence un jeu auquel ils avaient déjà joué, car le chien en redemandait. Vêtue d'un jean, elle avait un corps massif, peut-être un peu trop musclé. Quand elle est arrivée près de la porte, elle m'a lancé un coup d'œil aussi glacé que celui du quiscale, puis elle a bu une grande gorgée de tequila à même le goulot de la bouteille. Elle a saisi la main que je lui tendais, puis elle l'a examinée en faisant la moue, y trouvant apparemment à redire . "Le petit main venu de l'Est. Bienvenue ici. Tâche d'être prudent", fit-elle en me lâchant la main avant de laver les siennes à l'évier. Elle a gratté le bandage qui recouvrait presque tout le côté gauche de son visage et qui laissait visible un oeil au  beurre noir. Ses cheveux frisés lui faisaient un halo noir, comme tant d'étudiantes de Bob et la célèbre contestatrice d'autrefois, Angela Davis.

 

Couverture C.Bourgois


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