Recettes de cuisine


Au fil des pages,
quelques recettes savoureuses...

 

Non que je souhaite vraiment devenir le gourou de la diététique, mais quelque chose me pousse à offrir une poignée d'ail à qui voudra bien la prendre.

Extrait d'Entre Chien et Loup (Chapitre "Repas reconstituants et pacifiques")

 





Pourquoi cette  page de recettes, saugrenue dans un site littéraire ?

Pour Jim Harrison, la cuisine revêt une importance énorme, presque autant que l'écriture. Pour lui, l'ingrédient irremplaçable est évidemment l'ail, qu'il utilise plus comme un légume, jusqu'à parfois avoir la main un peu lourde. Beaucoup de ses héros aiment cuisiner, Dalva, Naomi, ou Sorcier, pour ne citer qu'eux.... Ainsi, Dalva, qui soulève le couvercle d'une cocotte où elle a préparé un poulet, et se demande à voix haute si elle n'a pas mis trop d'ail. L'essentiel, dit Jim Harrison, est de bien manger, mais sans en mourir -pour cette excellente raison que cela signifierait la fin des agapes. Ma conviction, qui n'a rien d'original, c'est que, si vous mangez mal, vous vivez très probablement aussi mal. On a tendance à mal manger quand on devient inattentif à tout, sauf aux impératifs immédiats, réel ou imaginaires, et que la nourriture devient une abstraction...

Manger, ou préparer à manger, voilà qui participe à la lutte quotidienne contre la dépression. Dans Sorcier, l'un des plus fameux cuisiniers de toute l'oeuvre d'Harrison, faire une liste de courses et préparer les repas de sa femme Diana laisse parfois filtrer un peu de mélancolie :
Pain
Patates
Mort
Jus d'orange
Eternité
Ajax ammoniaqué
Rêves
Aïl
et peut-être aussi quelques feuilles d'estragon.
Il freina son imagination  juste avant qu'elle ne l'amène à se représenter ses propres funérailles.

 

 

LE RIS DE VEAU FACON JIM

Une recette dont Jim Harrison est modestement l'auteur, à base de ris de veau, le poireaux, et de morilles, il dilue la sauce avec une rasade de vin blanc.

 



UN CONSEIL DE JIM
EN CAS DE DEPRIME

"Il est intéressant d'étudier, à la manière d'un pharmacien, les particularismes de la panacée culinaire : ainsi, en cas de déprime il
faut partir pour une 'churrascaria' de Rio et y manger un roti découpé dans la croupe d'un zébu; essayez aussi le 'feijoada', un ragout de haricots agrémenté d'une douzaine de viandes séchées différentes, dont des oreilles, des queues et des museaux. Pour dissiper l'ennui brumeux des fins de soirées, allez dans un restaurant italien et commandez un 'puttanesca', très en faveur chez les prostituées romaines. Après avoir voté, mangez un chou frisé pour vous purger de tous les miasmes qui vous empoisonnent. Et si vous ètes coincé par un blizzard de mars, préparez une 'carbonnade' de gibier avec vos dernières palombes et un bouillon de jarret. [./.]"

(...)

Je me rappelai néanmoins avoir lu que Gauguin lui-même, lorsqu'il se sentait un peu patraque et de mauvaise humeur, aimait savourer un gobelet de rhum, puis un fruit à pain, un poisson cuit à la vapeur avec du gimgembre, et parfois un cochon de lait rôti. Aucune mention n'est faite d'un quelconque dessert.

Extrait de "Entre chien et loup"

 

 

LE POSOLE
(sauté de porc mijoté avec maïs blanc)

Extraits de Entre Chien et Loup :

Le Posole est le nom générique d'un plat dont j'ai mangé des dizaines de versions différentes et préparé autant de versions personnelles. Les meilleurs posoles se mangent au Mexique.

(...) Mais cette nuit-là, une grosse lune brilait à travers la neige intermittente et un posole mijotait sur le feu, sombre bouret contentant plusieurs piments différents, une tête d'ail, de la semoule de maïs séché au soleil, ainsi que le cou, les côtes et les jarrets d'une jeune chèvre. Après avoir mangé ce posole, nous sommes partis à pied au clair de lune...

 

 

Dalva cuisine ce ragoût mexicain à base de porc, de semoule de maïs, de piment, une recette qu'elle dit avoir apprise avec une jeune homme tiers mondiste avec qui elle a vécu. Et lorsqu'elle rentre de New York, où elle a passé quelques jours avec Charlene, à la fin de LA ROUTE DU RETOUR, J.M. lui réchauffe un bol de Posole qu'elle avait préparé, et que Dalva mange avec une tortilla et quelques radis très frais.

Quant à Philippe Caulkins, qui reconstruit sa santé mentale en Arizona, il goûte aussi au posole chez ses hôtes, Mr. et Mrs Verdugo : on nous a servi des grands bols de ragoût pimenté, un peu trop relevé à mon goût, plein de semoule de maïs et de porc, sur lequel on mettait des tranches d'oignon et de radis, ainsi qu'une variété de persil appelée "cilantro".

Le posole est un plat que mangeaient traditionnellement les paysans, à base de côtes de porc cuites à l'eau bouillante avec de l'ail, puis mijotées avec du maïs hominy et des chilis. Encore plus traditionnellement, on cuisine une demi-tête de porc : chaque convive a droit à une bouchée d'oreille et l'œil est offert à un hôte de marque. Evidemment, si vous ne vous sentez pas du tout en harmonie avec ces traditions, préparez cette recette avec des côtes de porc ; vous pouvez aussi en remplacer une partie par des morceaux plus maigres que vous détaillerez en petits dés. Et pour concocter un pozole plus luxueux, ajoutez aussi du poulet !

Pour 4 personnes :

1 kg de côtes de porc
1 pointe d'ail -ou un peu plus si vous êtes accro, comme Jim !
1 oignon
2,33O kg de maïs "hominy" en conserve
1 chili ancho rouge séché
sel,

Garniture : Oignons, laitue, chou, radis, tostadas et tranches de citrons verts.

Dans une grande casserole d'eau bouillante, faites cuire les côtes de porc et l'ail jusqu'à ce que la chair soit tendre (l'eau doit juste recouvrir la viande) ; ajouter un oignon si vous le désirez. Disposez le maïs et le chili émietté dans un saladier. Quand la viande est cuite, versez la avec son jus de cuisson dans la préparation de maïs et chili; remettez le tout dans la casserole et faites cuire pendant plus d'une heure. Servez accompagné d'oignons finement émincés, de laitue, ou de chou ciselés, de radis, de tostadas, et de rondelles de citron vert.

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