La page des chiens


LES CHIENS
dans l'œuvre de Jim Harrison

Rain est une chienne merveilleuse, quand vous êtes avec des gens et que vous l'appelez, tout le monde lève la tête.

Rassurants, complices, drôles, grotesques, mourants, les chiens sont omniprésents dans l'œuvre de Jim Harrison, airedales dans Dalva, labrador dans La femme aux Lucioles... chacun d'entre eux est indissociable de son maître. Dalva lève son verre à leur santé : Aux chevaux et aux chiens !!!

Dans le roman, Dalva reconnaît que ses rapports avec les chiens lui apportent régulièrement réconfort et soutien : Faire plaisir à un chien m'a toujours calmée.

Les chiens dans Dalva sont nombreux, accompagnant les personnages à tous les âges. Souvent, ils sont décrits comme des personnages dont les habitudes quasi humaines et  les mimiques sont risibles, et attendrissantes. Sonia est l'une des chiennes qu'eut le grand-père de Dalva, à laquelle elle était très attachée lorsqu'elle avait 15 ans.

    Sonia était très fière d'avoir tué un serpent ; elle se pavanait alors en adoptant la démarche à la fois souple et guindée d'un cheval à la parade. Elle était aussi imbattable pour chasser les vaches en colère qui voulaient protéger leur veau.. . Elle s'est couchée dans l'herbe fraîche près de la source, elle m'a observé un moment puis s'est laissée glisser dans le monde des rêves et des ronflements canins.

Le grand-père de Dalva vit en compagnie d'airedales dont les mines sont parfois risibles et attendrissantes, alors qu'ils participent à chacun des épisodes de la vie de leur maître :

    Les airedales avaient pris une mine grave et importante tandis que nous roulions sur les routes gravelées.

Quelquefois, Ruth et Dalva, lorsqu'elles se rappellent leur enfance, évoquent d'abord les chiens auprès desquels elles ont grandi :

    Vous vous rappelez notre chien de berger, Sam, ce bâtard que nous avions quand nous étions petites, et qui était si laid ?

Dalva, lorsqu'elle est sur le point de se réinstaller dans le pays de son enfance, va adopter un jeune chiot. Cette adoption revêt un côté symbolique :            

    ce chien signifiait que j'allais sans doute rester dans le Nebraska, avec ou sans travail.

Claire, dans La femme aux Lucioles, vient de perdre sa chienne labrador Sammy. Elle lui manque beaucoup. Les aboiements de sa chienne lui manquent.
  

     Elle tendit l'oreille au dessus du crépitement et du sifflement du bois pour discerner un bruit à peine audible. Cela reprit. Encore et encore. Loin au sud un chien aboyait, et Claire imagina une cour de ferme, l'animal immobile à la lisière du cercle de lumière projeté par l'ampoule de la véranda, les muscles du chien se contractant chaque fois qu'il aboyait dans la nuit, comme Sammy faisait tous les soirs avant l'heure du coucher des humains. C'était un son incroyablement réconfortant et elle sentit sa gorge se serrer. Quel plaisir ç'aurait été d'avoir son chien auprès d'elle, non pour la protéger, car l'agressivité de Sammy relevait surtout de l'esbroufe, mais pour la seule joie de sa compagnie !

Dans Faux Soleil, la jeune Eulia raconte un souvenir d'enfance poignant :    

    quand j'étais petite, dit-elle nous avions un chien qui traînait autour de notre cabane près de Puntarenas. Nous lui donnions nos restes à manger, mais il ne nous laissait jamais le toucher, sauf quand il y avait de l'orage. Alors il rampait sous le porche, nous allions l'y rejoindre et pouvions le caresser parce qu'il avait une peur bleue de la foudre. Dès que l'orage s'éloignait, le chien détalait, mais tant que le tonnerre grondait, il était doux et câlin comme un bébé. Je l'aimais tant que je priais pour faire venir la pluie.

Un très joli portrait d'une femelle labrador jaune, également dans l'un des essais d'"Entre chien et loup":

    Rain est une chienne merveilleuse. Quand vous êtes avec des gens et que vous l'appelez, tout le monde lève la tête. Si vous criez "Rain !" avec colère, les gens ont tendance à regarder d'un regard malveillant tant vous-même que le ciel, avant de plaindre cette pauvre chienne. Ce matin-là, Rain jouait les martyres ; dès qu'on appelait, elle s'allongeait, les pattes en l'air, sur le ponton. Pour des raisons mystérieuses, elle n'avait pas envie d'aller faire un tour sur le lac en pleine nuit. Je l'ai soulevée gentiment pour la mettre dans le bateau tandis que le moteur démarrait. (...) Assise sur sa plate-forme, Rain semblait parfaitement blasée ; de temps en temps, elle regardait au-dessus du camouflage. Très contente de me voir, elle se mit à se trémousser sur son perchoir.

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