Article de Jean-Baptiste Harang Libération du 22 mai 2003


Touchez pas au grizzli

Article de Jean-Baptiste Harang

Libération du Jeudi 22 mai 2003

Visages de Jim

 

Depuis quelques temps Jim Harrison marche avec une canne, une canne en bois d'arbre, assez sérieuse pour étayer un bon quintal de chair ambulante, de la bonne chair de bon vivant (les bons vivants font souvent de mauvais morts et se rassurent en pensant que les autres aussi, dans Légendes d'Automne, quelqu'un dit : "les hommes qui méritent vraiment de mourir sont finalement assez rares". Un livre ou pourtant il s'en tue pas mal. Soit dit entre parenthèses).

Il l'oublie souvent, sa canne, mais ne la perd jamais, lundi dernier, il est encore retourné la chercher dans un bar de la rive gauche (de la Seine, à Paris), histoire de vérifier qu'il marche encore très bien sans canne, à l'aller, le matin. La compétence de son appendice facial s'exerce exclusivement à la surface des marmites mitonnantes et à l'horizon moiré des verres de vin rouge. Le mardi 25 février dernier, dans l'arrière-salle The Warehouse, un des derniers endroits des Etats-Unis où tout un chacun a l'air de trouver normal que l'autre fume, à Tallahassee, la capitale administrative de la Floride, deux ou trois cents personnes étaient venues boire et écouter un écrivain français et un américain qui venaient avec quelques autres de signer une pétition vaine contre Saddam Hussein et contre Bush qui voulait envahir l'Irak (Harrison ne perd jamais une occasion d'agonir les Bush de père en fils surtout ici, à Tallahassee, où Junior fit compter par son frère assez de bulletins de votes mal cornés pour devenir président). Bref, après qu'Olivier Rollin eut lu les dernières pages de son Tigre en papier, Jim Harrison monta sur scène avec son livre de mémoires Off to the side (En marge), qu'il entreprit par le début.

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